La foi métaphysique de Camus,
Introduction au commentaire sur la foi métaphysique camusienne
Document 1
Les thèmes philosophiques, la culture, la religion
"Je crois que cela m'est égal d'être dans la contradiction, je n'ai pas envie d'être un génie philosophique. Je n'ai pas envie d'être un génie dutout, ayant déjà bien du mal à être un homme".
Introduction au commentaire sur la foi métaphysique camusienne
Document 1
Les thèmes philosophiques, la culture, la religion
"Je crois que cela m'est égal d'être dans la contradiction, je n'ai pas envie d'être un génie philosophique. Je n'ai pas envie d'être un génie dutout, ayant déjà bien du mal à être un homme".
L'envers et l'endroit
Camus
Oui j'ai le sens du sacré, affirmait il dans les réponses à J.C. Brisville. La notion de sacré se définit comme le caractère de ce qui transcende l'humain, par opposition au profane dans la dimension et l'interprétaton fondamentale des phénomènes religieux. Mais cette notion ainsi entendue ne semble pas restituer l'intégralité de la pensée du philosophe à ce sujet. En effet, celui ci admet avoir le sens du sacré, il reconnait ne pas avoir foi en l'au delà; "je ne crois pas en la vie future". Par conséquent, si avènement du sacré il y a chez Camus, il ne se confond pas avec l'ensemble des réalités séparées du monde profane ordinaire. Mais où sont les dieux camunsiens? car, "l'homme moderne a besoin de la connaissance de la révélation et l'homme moderne ne peut plus l'avoir". Comment l'homme camunsien s'éveille t'il alors à la sacralité du monde? Comment compendre l'avènement du sacré dans la vie profane?
Contre l'existentialisme athée ou chrétien, détaché de toutes les traditions religieuses, agnostique dans son refus de formuler un acte de foi en Dieu ou en la religion, l'idéal du penseur se dessine contre toutes les abstractions ou les idéologies qui détournent de l'humain. L'homme porteur de l'humanité doit s'élever à la compréhension du sens du sacré pour l'être comme individualité, identité consciente et volontaire et pour l'homme universel.
La foi métaphysique situe le rapport de l'être là au monde dans la vie elle même comme point de départ. Pour comprendre l'origine de la question philosophique, c'est de la vie qu'il faut partir. La progression de la dialectique camusienne ne cherhe pas à nier le drame philosophique de notre existence en se tournant vers le divertissement. Tenir le pari philosophique, c'est vivre en actualisant la vision du monde que l'on porte en soi.
La religion de l'homme moderne s'ouvre à l'existence comme compréhension de soi pour vivre indépendament de toute question philosophique préliminaire. La philosophie comme prise de conscience pour le sujet existant d'une difficulté d'être se dévoile dans les contradictions d'une conscience anti dogmatique, inquiète et pleine d'humilité;
Certes, du point de vue de sa fonction spéculative et de sa fonction pratique, la philosohie unit la réflexion sur les valeurs à l'actualisation de ces valeurs. Mais c'est à partir de la vie elle meme que s'engage la réflexion philosophique. Vivre c'est philosopherà son insu.
L'attitude de l'homme lucide progresse préoccupé par les interrogations existentielles du non sens, de la pseudo vérité à la reconquête du sens; L'existentiel comme ce qui se rapporte à la façon dont le sujet existant éprouve son existence, renvoie à une compréhension vécue, non savante, non érudite et non à une compréhension existentielle. C'est au coeur de cette religion de l'homme moderne que se produit l'éclatement de la vie comme drame philosophique et, spectateur, l'homme sans l'espoir d'une autre vie comtemple le monde.
Un certain sens du sacré dénué de la foi en l'au delà, un culte du sacré détaché de toutes les traditions religieuses, immanent au monde et cette contemplation du monde sans croyance en une vie future reflète la nostalgie de l'être camusien en mal d'extase sacrale.
De l'absurde à l'aphorisme de l'homme révolté, le philosophe confesse qu'il n'y a "pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre", car amour et désespoir ne sont encore que l'envers et l'endroit d'une même réalité.
Au verbe camusien correspond la quête de l'émergence de l'invisible dans le visible de la réalité empirique, de l'être derrière le paraître. De l'exil au royaume, de la solitude de l'homme avec Dieu à la solidarité des hommes sans Dieu, la foi métaphysique aspire à un bonheur originel, édénique dans une union parfaite.
Cette divinisation ou sacralisation forge toute la structure organique de l'oeuvre du penseur, dialectique de la présence et de l'absence, l'impossible immédiateté et l'indispensable compréhension (non existentiale mais existentielle) de soi pour exister, outre toute analytique des composantes ontologiques de l'être de l'homme. Et la vie au coeur du monde plein de simplicité et de duplicité s'offre au sujet existant dans l'amour et le désespoir, l'émerveillement et l'angoisse, l'absurde et la révolte.
Ainsi s'élève à la conscience l'homme camusien lucide devant l'étrangeté du monde et tenant à lui "par tous ses gestes, aux hommes par toute sa pitité et sa reconnaissance".
Mais pour reprendre les mots de Reichelberg, si "Camus possède une réelle intelligence de l'attitude religieuse", comment élucider ce paradoxe apparent énoncé par l'auteur lui même dans une interview au monde du 31-8-1956, selon lequel il ne croit pas en Dieu mais n'est pas athée pour autant?
Et ajoute t'il "je serais même d'accord avec Benjamin Constant pour trouver à l'irreligion quelque chsoe de vulgaire".
Comment la foi camusienne marque t'elle "l'empreinte de la sacralité sur l'âme temporelle?
Autres études sur la foi métaphysique chez Camus :
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